samedi 4 février 2012

Gbagbo à la Haye: Jerry Rawlings s'ingurge contre la néo-colonisation

Devant les parlementaires africains à Addis Abéba à la mi-janvier 2012, Jerry Rawlings, un ex-président ghanéen et Haut Représentant de l’Union africaine pour la Somalie, a eu le courage de rappeler les contradictions de l’Union africaine (UA) et donc des chefs d’Etats africains. D’après lui, « Gbagbo à la Haye est une humiliation pour l’Afrique ». Il dit tout haut ce que tous les Africains pensent tout bas. Face à des modifications des pratiques internationales et le non-respect par les pays occidentaux des résolutions des Nations Unies, il y a eu des excès dans la pratique du droit d’ingérence en Afrique.Jerry Rawlings s’offusque et crie sa  peine, mais aussi témoigne d’une certaine honte pour le manque de courage des dirigeants africains pris collectivement. Il a dit en substance :« Notre déroute collective doit être corrigée de toute urgence et avec détermination afin que le sang et le labeur de ceux qui ont sacrifié leur vie à rechercher le changement ne soient pas gaspillés». En refusant de mettre en place un tribunal pour juger les chefs d’Etat africains, les tribunaux internationaux ont pris la relève.
D’après Jerry Rawlings, c’est humiliant d’avoir Laurent Gbagbo, l’ex-président de la Côte d’Ivoire à la Cour pénale internationale à la Haye alors que l’Afrique a les moyens et la capacité de rendre sa propre justice. Il considère qu’il y a là manifestement une incapacité des Africains à contrôler leur destinée, ce qui en soi est humiliant. Mais au-delà de l’humiliation, c’est une réalité. Il a invité les parlementaires africains à cesser d’être des « observateurs silencieux » et de devenir des « véritables acteurs dans les dynamiques de changement du continent ». Il a osé lâcher le mot qui fâche en Occident. « Nous ne devons pas permettre à une nouvelle forme de colonialisme d’engloutir notre continent et de nous transformer en marionnettes de la communauté internationale. Conjuguons nos efforts en prenant une position ferme contre cette menace imminente». (SOURCES: http://www.africa1.com/spip.php?rubrique133)

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