jeudi 29 décembre 2011

AFRO-TECH: KAMKWAMBA, UN JEUNE DU MALAWI INVENTE SA PROPRE ÉOLIENNE

William Kamkwamba est né en 1987 au Malawi. Seul garçon dune famille de sept enfants, il aspire dès son plus jeune âge à un autre avenir que celui de son père agriculteur, et souhaite étudier les sciences. Mais, en 2001, le Malawi est frappé par une terrible sécheresse. Le jeune garçon est contraint dabandonner l'école pour aider sa famille à survivre. William refuse malgré tout de renoncer à ses rêves. Mû par une incroyable détermination, il se lance dans un projet audacieux : offrir à sa famille l'électricité. A partir de pièces récupérées sur de vieux tracteurs, des vélos rouillés et parfois même dans des poubelles, William fabrique une éolienne en parfait état de marche. Rapidement, la nouvelle du « vent électrique » de William se répand, et celui que tous traitaient de fou devient un héros. Pas seulement dans son pays, mais dans le monde entier. Chaque Rekhètien (membre du RAC) porte en lui un génie, un Imhotep qu'il faudra réveiller. 

mercredi 28 décembre 2011

VERDOL PRESENTE LE MOUVEMENT LKP

Une exposition pour illustrer la résistance et l'esthétique par la coiffure



L'utilisation du cheveu africain comme représentation de l'identité culturelle est le thème de l'exposition Quieto Pelo. Photos et vidéos produites par la colombienne Liliana Angulo montrent le travail de coiffeuses, spécialistes des coiffures afro dans des communautés de la Colombie et de La Havane, la capitale cubaine. Elle utilise la coiffure comme  une expression de la beauté, mais aussi comme un symbole de résistance politique contre les préjugés. L'artiste explique que le projet est né de son intérêt d’analyser comment la tradition consistant à ordonner le cheveu est préservée jusqu'à chez les populations de la diaspora africaine en Amérique latine. "Les coiffures ont des codes et des significations. Les noirs esclavisés  avaient l’habitude de cacher dans les cheveux de l’or des mines pour ensuite acheter leur liberté, c’était une pratique courante. Quand ils fuyaient aussi, ils gardaient des semences dans leurs cheveux pour les cultiver  ailleurs. Ce sont donc beaucoup d'histoires que les gens ressortent et sauvegardent, des histoires liées aux formes de résistance culturelle", indique la  Colombienne.

La Capoeira afrobrésilienne s’exporte avec grand succès dans le Golfe Persique

La première fois que Sergio Souza de Oliviera a entendu parler de la capoeira, il  était encore un garçon de 14 ans grandissant au Brésil. "Les Capoeiristes étaient légendaires. Ils étaient légendaires car ils étaient en mesure de combattre jusqu’à six adversaires en même temps. Chaque capoeiriste était respecté et tout le monde voulait en devenir un, "se souvient-il. Et c’est là qu’a commencé  l'amour de Sergio pour cet art martial unique et qui dure jusqu’à aujourd'hui. "J'ai actuellement 55 ans et je l'aime toujours autant que le jour où j'ai commencé", dit-il. Et on ne peut que tout aimer dans ce sport. "Il existe très peu de sports et d’arts martiaux regroupant des activités aussi complètes que la capoeira", déclare Sergio. "Quel autre sport combine les activités sociales comme le chant, la danse et le jeu d’instruments de musique avec des activités physiques comme la gymnastique et les arts martiaux?". Il est mieux connu sous le nom de Mestre Nago, en référence à son rang de Maître Capoeira de ABADA-Capoeira, l'une des plus grandes organisations de capoeira dans le monde. Et la semaine dernière, il a organisé un évènement-exposition de trois jours sur la Capoeira dans la capitale qui a réuni les capoeiristes de tout dans le Moyen-Orient, d’Europe et du Brésil. "J’ai déménagé à Muscat il y a quelques années, et je peux voir cette fois-ci que le sport est devenu beaucoup plus populaire. En fait, environ 60% de tous les participants prenant part à l’évènement cette année sont des Omanais, " estime Mestre Nago. 
Cette forme d'art afrobrésilien datant du 16ème siècle se joue avec des capoeristes debout dans un cercle appelé ‘roda’, qui chantent, applaudissent et jouent des instruments de musique, tandis que deux athlètes combattent au centre du cercle. "La capoeira est une forme d’art très social et la roda représente le lien social qui unit les camarades capoeristes. Même à l'intérieur de la roda, les capoeirists ne sont pas exactement en train de combattre l’un  contre l’autre, ils travaillent les uns avec les autres pour maîtriser l'art de la capoeira", explique Christian Elombo, connu dans les cercles capoeiristes sous le nom de Graduado Negro, superviseur de la branche de l’Abada-Capoeira dans le Golfe Persique.

Présentation du film ‘Akwantu – The Journey’, une histoire des marrons de la Jamaïque


Dans une célébration appropriée pour la saison des fêtes, la doublure jamaïcaine Roy T. Anderson qui est installé à Hollywood a permis aux médias de faire une brève incursion dans l’histoire avec le visionnage afrocentrique en avant-première de son film à paraitre Akwantu, qui raconte l'histoire des Marrons jamaïquains.

 L’écho de l’abeng à l’intérieur de la salle de conférence de  l’Institute of Jamaica sur East Street  à Kingston était merveilleux. Financé, raconté et réalisé par Anderson, Akwantu – The Journey amène les spectateurs dans un voyage dans l'histoire des marrons, de l’Afrique et de la Jamaïque. Le Colonel Lumsden a déclaré que les réalisateurs avaient fait la promesse de documenter l'histoire des Marrons. Il a ajouté qu'il appréciait le travail d'Anderson, car il a montré une passion authentique."C'est un moment extraordinaire pour nous .... Il y a tellement d'histoire en jeu .... Ce film aura la même pertinence que Young Warriors, et les gens de partout l’apprécieront ", a-t-il indiqué. 

vendredi 23 décembre 2011

IL N'Y A PAS DE SANGLOT NOIR: LE RAC REPOND A ALAIN MABANCKOU

« Je ne conteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore les Noirs. Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signes d’identité. Je suis né au Congo Brazzaville, j’ai étudié en France, j’enseigne désormais en Californie. Je suis noir, muni d’un passeport français et d’une carte verte. Qui suis-je ? J’aurais bien du mal à le dire. Mais je refuse de me définir par les larmes et le ressentiment. » C'est là un extrait de la 4ème de couvertrure du dernier ouvrage de l'écrivain A. MABANCKOU, Le Sanglot de l'Homme Noir,  qui accuse les Africains de fustiger toujours l'Occident et d'avoir une attitude victimaire. A MABANCKOU, nous répondons: 

S'il est naïf de croire que tous les maux du continent viennent de "l'autre", il est tout aussi naïf de refuser de voir la réalité en face et de reconnaître que le continent est encore aujourd'hui le théâtre de grands enjeux géopolitiques. S'il est naïf de se mettre passivement dans une posture "victimaire", il est tout aussi naif de se refugier craintivement derrière un prétendu cosmopolitisme et refuser d'appeler un chat un chat, qu'il soit gris, blanc ou noir ! Non, Monsieur, IL N'Y A PAS DE "SANGLOT AFRICAIN" (sinon peut-être uniquement le votre!). IL Y A SEULEMENT UNE ASPIRATION AFRICAINE A LA VIE ET A LA LIBERTÉ. Et il se trouve qu'il y a, AUX QUATRE COINS DU MONDE, des Africains qui luttent, se mobilisent, pour que cette aspiration devienne une réalité, des Africains qui ne "sanglotent pas", qui "ne pleurnichent pas" (ils n'ont pas le temps pour ça) mais défient et affrontent, au risque de leur vie et de leur carrière, les ennemis de notre progrès, qu'ils soient des ennemis intérieurs ou extérieurs, qu'ils soient gris, blancs, rouges, noirs ou bleus !!!

SANKARA: APPEL AU TRAVAIL, A L’UNITÉ ET A L’AUTODÉTERMINATION

"Le travail productif et libérateur commence à être accepté et compris comme la condition première et la garantie essentielle de l’amélioration concrète de nos conditions de vie. Nous avons le droit et le devoir d’en être fiers. Nous avons le droit et le devoir d’exiger plus de nous-mêmes et d’oser réaliser encore plus pour trans-former nos conditions matérielles de vie. Chaque Burkinabè sait qu’aujourd’hui, il travaille et il produit pour lui-même, pour ses enfants et pour sa patrie. Au regard de tout ce qui reste à construire, ce qui est fait aujourd’hui ne représente qu’un test positif de notre détermination à rejeter définitivement l’idéologie de soumission, de mendicité et d’attentisme, de fatalisme qui caractérise toute société sous domination étrangère (...). Notre foi en l’unité africaine se consolide davantage au regard des problèmes politiques, socio-économiques qui démontrent que nous n’avons qu’une alternative à propos de l’Afrique face à l’impérialisme : mourir chacun de son côté ou résister, survivre et vaincre ensemble. Notre Révolution communie avec les autres Révolutions sœurs en comprenant et en se préparant à assumer sa part de responsabilité dans l’internationalisme libérateur. En attendant d’achever notre mandat de membre du Conseil de sécurité des Nations-unies, nous ne faillirons jamais à la mission de défenseur du droit des peuples contre la barbarie et la sauvagerie aveugle des bâtes et bruts, de la confrérie internationale des Belzebuth. Nous Sommes fiers et heureux que le peuple Sahraoui chaque jour davantage affirme ses droits, quand en Afrique Australe, les forces patriotiques par leurs assauts répétés commencent à mettre la monstruosité blanche le dos à la mer et à préparer contre elle l’halali. Nous renouvelons notre soutien au peuple palestinien et à sa direction de lutte qu’est l’OLP dans sa résistance farouche contre le sionisme."
Thomas Sankara, 4 août 1985

LES GRANDES LIGNES DU COMBAT DE SANKARA

Lisez ici les grandes orientations du combat de T. SANKARA. Une belle synthèse de sa politique révolutionnaire. Lecture vivement recommandée..http://www.thomassankara.net/spip.php?article434

THOMAS SANKARA: BIOGRAPHIE

Thomas Isidore Noël Sankara, né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute Volté, est issu de l’ethnie Silmimandé, ou encore « Peul-Mossi ». Son père était un ancien combattant et prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il se convertit au catholicisme alors qu’il est issu d’une famille musulmane. Il fait l’école primaire à Gaoua où il est aussi enfant de cœur. Il y prend conscience à l’injustice coloniale. Les prêtres comme ses parents s’attendent à le voir rejoindre le séminaire mais il en décide autrement et fait ses études secondaires d’abord au lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays. Lire la suite Ici: http://www.thomassankara.net/spip.php?article1219

dimanche 18 décembre 2011

UN EXEMPLE DE MOBILISATION DE FONDS INTÉRIEURS POUR LA PROSPÉRITÉ


 Une belle moisson vient d’être réalisée par l’Etat béninois qui vient de lever 63,8 milliards de Fcfa via l’emprunt obligataire de la Caisse autonome d’Amortissement (CAA à 6,5% 2011-2016) lancée il y a seulement un mois. Cet emprunt obligataire visant à booster l’économie du pays à travers l’ambitieux Programme d’investissement Public, soutenu par les grands opérateurs béninois, a permis de dévoiler les grandes ambitions des investisseurs ivoiriens pour le Bénin, porte d’entrée de leur offensive dans l’espace Uemoa. La dernière sortie réussie du Sénégal suivie par le Bénin confirment la disponibilité des ressources du marché régional et l’intérêt que les pays de l’UEMOA suscitent ces dernières années. . UNE PREUVE SUPPLÉMENTAIRE QUI MONTRE QUE NOUS N'AVONS PAS BESOIN DE TENDRE LA MAIN A L’EXTÉRIEUR POUR CONSTRUIRE UNE AFRIQUE DE LA PROSPÉRITÉ PARTAGÉE. 

AFRIQUE DU SUD : PRETORIA VA DEVENIR TSHWANE


La capitale sud-africaine Pretoria sera rebaptisée Tshwane d'ici à la fin de 2012, annonce son maire, Kgosientso Ramokgopa, le 22 novembre, à la "une" du quotidien Pretoria News. Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir depuis 1994) souhaite depuis longtemps adopter le terme africain de Tshwane, car le nom actuel de la capitale honore le héros afrikaner Andries Pretorius, qui a écrasé une dizaine de milliers de Zoulous en 1838. Les principales artères portant des noms de héros afrikaners et de dignitaires du régime de l'apartheid sont concernées.

FÉLIX MOUMIÉ OU LA MORT OUBLIÉE D’UN HÉROS CAMEROUNAIS



Depuis 20 ans, une loi l’a élevé au rang de héros national au Cameroun. Mais l’histoire et le combat nationaliste de Felix Roland Moumié sous la colonisation font partie de ces héritages ensevelis sous la confusion et l’oubli. Le 3 novembre, quand le président Biya prêtait serment pour un troisième mandat, l’événement coïncidait avec le 51 anniversaire de l’assassinat de Moumié par des hommes de main de la France.LIRE LA SUITE ICI: http://pambazuka.org/fr/category/comment/78293

Sénégal : Les populations se soulèvent contre l’accaparament des terres

Le 26 octobre, les populations de la Communauté rurale Fanaye, dans le nord du Sénégal, se soulèvent contre l’attribution de 20 000 ha de terres à une société italienne, pour la production de biocarburant. Les incidents font deux morts. Dans ce mémorandum aux autorités, le Collectif de défense explique le processus frauduleux qui a mené à la confiscation des terre et pourquoi il « est inimaginable que dans une zone où les gens se nourrissent difficilement (…) on opte pour la production de biocarburants et de produits destinés à l’exportation…». LIRE LA SUITE DE L'ARTICLE ICI: http://pambazuka.org/fr/category/features/78295

LA VIE, LE COMBAT ET LE MARTYRE DE NORBERT ZONGO

L’Iran neutralise un satellite de la CIA

D’après des services de sécurité européens, l’Iran a neutralisé un satellite espion de la CIA. Cette action soulève des inquiétudes quant au niveau technologique auquel l’Iran aurait ou non accès.Des services de renseignements européens affirment que l’Iran a stupéfait l’occident en réussissant à neutraliser un satellite espion de la CIA grâce à une technologie de brouillage de pointe au laser, qui aurait rendu le satellite complètement aveugle. C’est la première fois qu’un incident de ce type est enregistré... LIRE LA SUITE DE L?ARTICLE ICI: http://allainjules.com/2011/12/18/iran-2-usa-0-apres-le-drone-liran-neutralise-un-satellite-de-la-cia/

VIDEO: UNE CONFÉRENCE DE NORBERT ZONGO

vendredi 16 décembre 2011

FRANTZ FANON AUJOURD'HUI


Franz Fanon est une figure respectée et aimée dans toute l’Afrique et l’Asie. Fanon était un individu d’envergure, de grande qualité par la finesse de ses jugements comme par son courage pour dire la vérité. Psychiatre, il ne pouvait donc être qu’un bon psychiatre. Peaux noires, masques blancs et ses autres écrits concernant les maladies mentales qui frappaient les colonisés d’Algérie qu’il soignait, en constituent le très beau témoignage. Mais au-delà il a été un révolutionnaire authentique. Son livre, Les Damnés de la Terre, explicite sa vision de la révolution nécessaire pour sortir l’humanité de la barbarie capitaliste. Et c’est à ce titre qu’il a conquis le respect de tous les Africains et Asiatiques. LIRE LA SUITE EN CLIQUANT SUR LE LIEN SUIVANT: http://www.pambazuka.org/fr/category/features/78490

PROSPECTIVES: En 2050, un quart de l’humanité sera africaine !

Mais les choses devraient rapidement changer puisque dans les années à venir, l'accroissement de la population africaine sera particulièrement important, notamment au sud du Sahara. La population mondiale, quant à elle, sera autour des 10 milliards d’habitants en 2050. Faut-il s’inquiéter pour l’avenir du continent ou bien ce dernier a t-il les ressources suffisantes pour nourrir tous les Africains ? Concrètement, la population d’Afrique subsaharienne devrait passer d'un peu plus de 600 millions d'habitants en 2000 à près de 3,4 milliards en 2050. Au niveau du continent, on s’attend au quadruplement de la population qui passerait ainsi de 800 millions  à 3,6 milliards d'habitants. Le continent compterait alors le troisième pays le plus peuplé du monde : le Nigeria, avec 433 millions d'habitants, qui se placerait juste derrière la Chine et l'Inde (avec respectivement 1,69 milliard et 1,3 milliard d'habitants) et devant les États-Unis (423 millions). À titre de comparaison, l'union Européenne (UE) serait quant à elle forte de 513 millions d'habitants. D’ici à 2050, un habitant de la planète sur quatre sera probablement africain selon l’Institut National des Etudes Démographiques (INED). (Sources Afrique Avenir). 

lundi 12 décembre 2011

CHARLES ONANA PRÉSENTE SON DERNIER LIVRE SUR L’INGÉRENCE ÉTRANGÈRE EN COTE D'IVOIRE

DES RÉPLIQUES PERCUTANTES ET TRÈS PERTINENTES DE TARIQ RAMADAN

NE LAISSEZ JAMAIS PERSONNE VOUS MARCHER SUR LA LANGUE POUR DEFENDRE SES IDÉOLOGIES SORDIDES

LA DERNIERE LETTRE DE LUMUMBA A SA FEMME.

Ma compagne chérie,
Je t’écris ces mots sans savoir s’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras.

Tout au long de ma lutte pour l’indépendance de mon pays, je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de la cause sacrée à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie.

Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restrictions, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux – qui ont trouvé des soutiens directs et indirects, délibérés et non délibérés, parmi certains hauts fonctionnaires des Nations-unies, cet organisme en qui nous avons placé toute notre confiance lorsque nous avons fait appel à son assistance – ne l’ont jamais voulu.
Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance.

Que pourrai je dire d’autre ?
Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte.
C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir.

Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur.

Nous ne sommes pas seuls. L’Afrique, l’Asie et les peuples libres et libérés de tous les coins du monde se trouveront toujours aux côtés de millions de congolais qui n’abandonneront la lutte que le jour où il n’y aura plus de colonisateurs et leurs mercenaires dans notre pays.

A mes enfants que je laisse, et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux, comme il attend de chaque Congolais, d’accomplir la tâche sacrée de la reconstruction de notre indépendance et de notre souveraineté, car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres.

Ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés.

L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches.
 L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité.
Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté.

Patrice Emery LUMUMBA

LE PARADIGME EPISTEMOLOGIQUE AFRICAIN

I-INTRODUCTION
a-LA QUESTION :

Comment la rationalité scientifique se perçoit-elle, elle-même, et se déploie-t-elle dans le paradigme épistémologique négro-africain ?

b-PISTES DE REFLEXION :  

Pour tenter de répondre à la problématique, je prendrai comme lignes de réflexion les travaux du Père E. MVENG (prêtre camerounais, martyr de la foi), travaux publiés dans son ouvrage L’Afrique dans l’Eglise. Paroles d’un croyant. (Paris, l’Harmattan, 1985). Bien évidemment, il ne s’agit pas ici d’un résumé du livre cité : je ne fais qu’intégrer – et ce, avec une grande liberté -  certaines réflexions de l’auteur dans ma propre analyse.

II-LES ETAPES DU PROCESSUS D’APPREHENSION DU REEL DANS LE PARADIGME ESPISTEMOLOGIQUE AFRICAIN (pp. 37-38)

On distingue 04 étapes d’appréhension du réel dans le paradigme épistémologique africain :
-L’Expérience concrète avec l’Objet : c’est l’étape de la saisie directe de l’objet à l’état naturel à travers l’observation attentive et rigoureuse.
-L’Abstraction ou la Sélection : C’est l’étape d’identification de la « Ligne essentielle » de l’objet, c-à-d ce qui le caractérise dans son essence matérielle et ontologique profonde.
-La Représentation de l’objet : C’est l’étape de l’invention d’un langage symbolique capable de rendre accessible la nature de l’objet.
-Le Recentrement de l’objet dans le cosmos : c’est l’étape où la rationalité scientifique réintègre l’objet appréhendé dans la totalité du Cosmos. Le Père Mveng parle ici d’une « re-récréation de tout le cosmos ». L’objet n’est pas une coquille fermée sur soi. La science, dans le paradigme épistémologique africain, a une dimension holiste.
En résumé, on a donc :

Expérience Abstraction Représentation Recentrement.

III-LES FONCTIONS DE LA SCIENCE DANS LE PARADIGME EPISTEMOLOGIQUE AFRICAIN

L’appréhension du réel a une dimension non seulement heuristique, théorique, mais aussi pratique. La science a une triple fonction:
-Une Fonction technico-créatrice : la science se transforme en un champ infini d’inventions techniques de tout genre capables d’apporter des solutions pratiques aux problèmes et aux besoins de l’humanité : agronomie, industrie agro-alimentaire, médecine, pharmacie, architecture, technique de navigation, sidérurgie et métallurgie, astronomie, géométrie, etc.
-Une Fonction sapientiale : la science se transforme en philosophie et fait de la nature un livre de Sagesse où « l’homme apprend les normes de comportement qui lui permettent d’assurer le triomphe de la Vie ».
-Une Fonction d’harmonie symphonique: Ici, la science, quoi que soumettant la nature à une analyse rigoureuse, ne la considère cependant pas, contrairement au paradigme occidental à partir de Descartes, comme un simple objet d’exploitation, livré à l’avidité incontrôlée  de l’homme, comme uneres extensa opposée à une res cogitans. Dans le paradigme épistémologique africain, la science s’ouvre à une lecture symphonique et harmonique du réel ; elle saisit la res cogitans (le sujet pensant) à l’intérieur d’une relation harmonique et dynamique avec l’objet. Bien qu’étant une interprétation rationnelle du réel, elle est capable de s’ouvrir à une lecture théologique et esthétique du réel, une lecture où la nature apparait comme un Livre de Révélation de Dieu et comme un lieu de contemplation du Beau.

III-LA SCIENCE COMME « CULTURE » & « TECHNOLOGIE »

Selon le paradigme africain, la science doit être à la fois culture et technologie
-Culture : Déchiffrement du cosmos, refus de l’obscurantisme et de l’ignorance, pratique de la Rekhet (la raison rigoureuse), dénomination des objets, identification et analyse profonde de tout ce qui constitue dans la nature et dans l’homme un obstacle à l’épanouissement global de la Vie.
-Technologie : Organisation des éléments, mise en pratique des connaissances, créativité foisonnante et continue, mobilisation efficiente de tout l’univers pour le « grand assaut de la Vie contre la mort ».

IIII-CONCLUSION

On voit bien l’optimisme qui se dégage de ce paradigme. On n’a pas à craindre ni la science ni la technologie. Au contraire, on doit les rechercher, les développer, les divulguer à tous les niveaux, car elles sont au service de la Vie et de l’Harmonie. Mais elles peuvent comporter le risque d’une instrumentalisation à des fins destructrices. La transmission du savoir a donc entre autres pour mission de faire en sorte que « la science et la culture appréhendent le monde avec les yeux de la culture, des yeux d’initié, capables de lire sur le visage des choses le nom de la Vie ».

Mahougnon S. 

SOUTIEN DES PATRIOTES PANAFRICAINS A LAURENT GBAGBO A LA CPI

LA FORTERESSE DE SIKASSO

SIKASSO est le modèle le plus remarquable et le plus complet des grandes forteresses de l’Afrique de l’Ouest ; c’est aussi le monument qui présente le plus d’intérêt, car, on y trouve un échantillonnage varié de l’architecture militaire soudanienne. Cfr. ARCHITECTURE MILITAIRE TRADITIONNELLE ET POLIORCÉTIQUE DANS LE SOUDAN OCCIDENTAL. ( p.173-179 Auteur : Thierno Mouctar BAH. Éd CLÉ YAOUNDÉ 1985 )

AUX SOURCES NEGRO-EGYPTIENNES DE LA PHILOSOPHIE GRECQUE : LE TEMOIGNAGE DES GRECS EUX-MEMES.

1.      Thalès et Pythagore
« C’est ainsi que Thalès l’accueillit (Pythagore) avec joie et ayant admiré sa supériorité par rapport aux autres jeunes gens, ayant reconnu qu’elle était plus grande et dépassait même la réputation qui l’avait précédé, il lui donna part à toutes les connaissances dont il disposait et invoquant sa propre vieillesse et sa faiblesse, il l’exhorta à cingler vers l’Egypte et à aller rencontrer tout particulièrement les prêtres de Memphis et Diospolis, c’est d’eux en effet, que lui aussi disait-il, avait acquis le bagage qui lui avait valu auprès du vulgaire le nom de sage (...) C’est pourquoi il se rendit auprès de tous les prêtres, s’instruisant auprès de chacun d’entre eux sur tout ce en quoi chacun d’eux était sage. Il passa ainsi 22 ans en Egypte dans le secret des temples à s’adonner à l’astronomie et à la géométrie et à se faire initier non pas superficiellement ni n’importe comment, à tous les mystères des dieux (...) Pythagore acquit en Egypte la science pour laquelle on le considère en général comme savant ». (Cf. Jamblique, Vie de Pythagore, éd. Les belles lettres, 1996).

2.      Toujours sur Pythagore, Isocrate écrit :
« Pythagore de Samos, venu en Egypte et s’étant fait le disciple des gens de là-bas, fut le premier à rapporter en Grèce toute philosophie  ».
3.      Sur Thalès, Platon écrit :
"Thalès, fils d’Examyas, de Milet, Phénicien d’après Hérodote. Il porta le premier le nom de Sage (...) Il reçut en Egypte l’éducation des prêtres ". (Platon, République, X, 600 a. Scolie)

4.      Et Diogène Laërce ajoute :
« Il (Thalès de Milet) n’eut point de maître, excepté le fait que lors de son séjour en Egypte, il vécut auprès des prêtres ». (Cf. Diogène Laërce, Vies, Thalès)

5.      Dans le Phèdre, Platon écrit :
« C’est le dieu Thot, me disait-on qui le premier inventa le nombre et le calcul, la géométrie et l’astronomie, sans parler du trictrac, et des dés, enfin précisément les lettres de l’écriture ». (Phèdre, 274 c-d).
NB : Thot, c’est le nom grec du Neter égyptien Djehuty.

6.      Aristote, évoquant comme un argument d’autorité le savoir des Egyptiens pour étayer ses propres conclusions en astronomie, écrit :
« Les Egyptiens eux aussi disent qu’il y a des conjonctions de planètes, soit avec d’autres planètes, soit avec des étoiles fixes ». (Météorologiques, I, 6, 343 b, 28-31).

7. Champollion écrit :
« L’interprétation des monuments de l’Egypte mettra encore mieux en évidence l’origine égyptienne des sciences et des principales doctrines philosophiques de la Grèce ». (Champolion, Grammaire égyptienne, Paris, 1836, pp. XXII

8.      Il est bien étonnant que Heidegger, faisant fi de toutes ces dépositions, ait écrit cette stupidité :
«  Le mot philosophia nous dit que la philosophie est quelque chose qui, d’abord et avant tout, détermine l’existence du monde. Il y a plus : la philosophia détermine aussi en son fond le cours le plus intérieur de notre histoire occidentale-européenne. La locution rebattue de « philosophie occidentale-européenne » est en vérité une tautologie. Pourquoi ? Parce que la « philosophie » est grecque dans son être même ; grec veut dire ici : la philosophie est dans son être originel, de telle nature que c’est d’abord le monde grec et seulement lui qu’elle a saisi en le réclamant pour se déployer... La philosophie est grecque dans son être propre ne dit rien d’autre que : l’Occident et l’Europe sont, et eux seuls sont, dans ce qu’a de plus intérieur leur marche historique, originellement « philosophiques ». C’est ce qu’attestent la naissance et la domination des sciences. C’est parce qu’elles prennent source dans ce qu’a de plus intérieur la marche historique de l’Occident européen, entendons le cheminement philosophique, c’est pour cela qu’elles sont aujourd’hui en état de donner à l’histoire de l’homme sur toute la terre l’empreinte spécifique. [...] La langue grecque n’est pas simplement une langue comme les langues européennes en ce qu’elles ont de bien connu. La langue grecque, et elle seule, est logos » (M. Heidegger, « Qu’est-ce que la philosophie ? » in Questions II, p. 321 et p. 326, Tel Gallimard.
Encore aujourd’hui, dans nos écoles et universités, on enseigne sciemment ce mensonge et ce dogme idéologique d’une prétendue origine grecque de la philosophie. Il faut y mettre fin et restituer la vérité historique !!!

9. Zafiropulo écrit :
« Le point de départ des grecs fut la somme de savoir accumulé lentement depuis des millénaires en Orient et en Egypte ». (Jean Zafiropulo, Anaxagore de Clazomènes, Paris, Les ‘’Belles Lettres’’, 1948, p. 229.

10. Christiane Desroches Noblecourt :
« Philosophie, médecine, techniques et sciences, théologie… ces disciplines fondatrices nous viennent toutes, en droite ligne, des 4000 ans d’histoire de la civilisation égyptienne ». (Cfr. Le Fabuleux héritage de l’Egypte, Editions Pocket, 2006, 4ème de couverture).

11. T. Obenga, dans l’avant-propos de son ouvrage consacré Aux sources égyptiennes de la philosophie grecque, écrit :
« Nous examinons, scrupuleusement, textes à l’appui, l’éducation de l’intelligentsia grecque, de Thales à Aristote, dans la vallée du Nil égyptienne, par des savants de ce pays. Cheikh Anta Diop lui-même a consacré de long travaux sur cette question fondamentale ». (T. Obenga, L’Egypte, la Grèce et l’Ecole d’Alexandrie. Histoire interculturelle dans l’Antiquité. Aux sources égyptiennes de la pensée grecque, L’Harmattan, 2005, p 5.)

LA PHILOSOPHIE OUEST-AFRICAINE DE LA PERIODE IMPERIALE : L’ECOLE DE TOMBOUCTOU

I-ARCHEOLOGIE : LES MANUSCRITS DE TOMBOUCTOU
Fondée au XIème siècle, Tombouctou, la Capitale de l'ancien empire du Songhaï (Mali), fut l'un des grands centres intellectuels de la période médiévale. Les voyageurs qui l'ont visitée dans la splendeur de sa gloire ont laissé des témoignages tout à fait épatants. Au XVème siècle, la ville comptait 180 écoles et universités où l'on enseignait le droit, les mathématiques, la botanique, l'astronomie, la poésie, la musique, l'histoire, la philosophie, etc.
Près de 25000 manuscrits ont été découverts dans les sables de cette ancienne capitale de l’ouest-africain. Environ 100000 sont encore dispersés dans les familles qui les gardent jalousement et refusent de les céder. Ces manuscrits, dont certains datent de la période préislamique, sont écrits enFulfude, en Haoussa, et en Arabe, et contiennent une somme imposante de savoirs interdisciplianaires.
Ce vaste répertoire des manuscrits montre qu’à Tombouctou, la pratique de la Rekhet ou de la rationalité était une activité des plus fécondes et des plus prospères. Cette activité intellectuelle atteindra son âge d’or au 16ème siècle.

II-L’ACTIVITE PHILOSOPHIQUE A TOMBOUCTOU
J’emploie ici le terme « philosophie » en son sens le plus large, le sens qu’elle eut dès ses origines en Egypte noire et en Grèce, et qu’elle conserva jusqu’à la période de la fameuse « rupture épistémologique » : j’entends par « philosophie » une activité rationnelle englobant la totalité du savoir. Ce qui caractérise justement « l’école de Tombouctou », c’est cette vision holiste du savoir. Tous les domaines de la science sont interconnectés. La raison investit tout le champ du connaissable et tente de saisir la vérité sous les multiples facettes de sa manifestation symphonique. Les « Ulama » (savants, philosophes, enseignants) du Songhaï étaient à la fois des logiciens, des grammairiens, des mathématiciens, des architectes, des poètes, des métaphysiciens, des théologiens, etc.
Joseph Cuoq compare le niveau intellectuel des Ulama de Tombouctou du 16ème siècle à celui de « leurs collègues de Marrakesh » au Maroc (J. Cuoq, Histoire de l’islamisation de l’Afrique de l’ouest. Des origines à la fin du XVIème siècle, Paris, Guethner, 1984, 222). L’historien sénégalais Penda Mbow déclare quant à lui qu’autour du 15ème siècle, Tombouctou était « un des plus grands centres intellectuels du monde islamique » (Mbow, 1997, 232). La réflexion philosophique s’exerçait dans la prestigieuse capitale à travers une série d’activités :

-L’Enseignement : j’ai indiqué plus haut le nombre impressionnant d’universités que comptait la ville. La plus prestigieuse était certainement celle de Sankoré.
-Les Débats entre Ulama : on sait par exemple que les savants de Tuwat avaient  posé un jour un débat intellectuel autour de la question de l’esclavage, un débat dans lequel intervient Ahmad Baba à travers un traité écrit en 1615. J’y reviendrai.
-Les Ecrits et les dissertations : j’aurai l’occasion de présenter dans la suite de cet article quelques uns de ces écrits.

III-QUELQUES PHILOSOPHES DU SONGHAI IMPERIAL

-AHMAD BABA (1556-1627) : Il est la figure la plus éminente des philosophes de Tombouctou. Il est connu comme le « Ulama de Bilâd as-Sudan », littéralement « le Savant de la terre des Noirs ». Après la conquête du Songhaï en 1591 par le Sultan marocain Mûlah Ahmad al-Mansur, Ahmad BABA organise et affiche une opposition intellectuelle à l’envahisseur. Il est arrêté et déporté à Marrakesh où il fut gardé pendant 14 ans. Sa renommée intellectuelle se répandit très vite dans tout le nord africain et jusqu’en Espagne. Dans un texte autobiographique, il écrit (je cite ici la traduction anglaise du texte) :

‘’Many scholars came to me and asked me to give public lectures. My first thought was to refuse, but I finally surrendered to their insistent demands ; hence I sat in the mosque of the Shurfa and inaugureted my lectures by readind Khalîl’s Mukhtasar which I explained and commented on, quoting the best jurists”. (Cité par Souleymane B. DIAGNE, “Precolonial African Phylosophy in Arabic”, in  A companion to African Phylosophy, edited by Kwasi WIREDU, Oxford, Blackwell Publishing, 2006, p.69).

A Tombouctou, Ahmad BABA avait une bibliothèque personnelle de plus de 1600 volumes. Il est auteur de plus d’une centaine de traités. J’en donne ici trois exemples :

*Le traité Kifayat al-muhtaj : rédigé en 1603 à Marrakesh. L’auteur raconte l’histoire intellectuelle et culturelle de son pays d’origine.
*Le traité Mi’ray al Su’ûd ilâ nayl hukm majlab al sûd : écrit en 1615 à Tombouctou. Dans cet ouvrage, Ahmad BABA répond à la question à lui posée par les savants de Tuwat à propos de l’esclavage. Il démontre l’absurdité du racisme et la barbarie de l’esclavage. (Cf. Mahmoud Zouber, Ahmad Baba de Tombouctou 1556-1627. Sa vie et son œuvre, Paris, Maisonneuve et Larose, 1997, pp.129-146)
*Le traité Risâla fi l-tasawwuf : pamphlet écrit en 1616 dans lequel Ahmad BABA évoque entre autres la question de la connaissance intuitive.

Autres grandes figures :

-AHMAD UMAR MUHAMAD AGIT : C’est le grand-père de Ahmad BABA. Il est auteur d’un traité de logique (Cf. Cuoq, 1984, pp. 214-215).

-MALAM USUMAN (b. c.1790 - d. 1859): On le considère comme un des premiers à avoir écrit en Haoussa. Il était originaire de Kano. Dans l’un de ses poèmes philosophiques, il aborde les notions de « nécessité », « d’absurdité » et de « possibilité » dans une réflexion globale sur Dieu (Théodicée, Théologie). Je cite ici la traduction anglaise du texte original écrit en Haoussa :

Seek to know all those things that are necessary in respect of God
So also know those things that are absurd in respect of God
Then know what is possible in respect of God.

(Cité par Hiskett, A History of Haussa Islamic Verse, London, 1975, pp. 68-69).

-UTHMAN DAN FODIO (1754–1817): Il est auteur de plus d’une centaine de livres écrits en Fulfude, abordant des thèmes variés: politique, littérature, éducation, théologie, histoire, etc. Il fut aussi un grand poète. Il laissa 480 poèmes. Sa fille Asmâ et son fils Muhammad Bello ont également écrit des textes en Haoussa et en fulfude.

-MUHAMMAD BELLO: Il fut souverain du Sokoto de 1815 à 1837. Leader éclairé, il fut un partisan ardent du modernisme et introduisit de nouvelles formes architecturales et de nouveaux styles urbanistiques dans son royaume. Il est auteur de plusieurs textes.

-NANA ASMA (1793–1864), fille de D. FODIO : elle fut princesse, poète, enseignante, figure de proue de la libération des femmes du joug dogmatique islamique. Elle est donc pionnière du féminisme moderne, des siècles avant Simone De Beauvoir. L’historien Hunwich écrit à propos d’elle : « Asma composed numerous poems in Fulfude and Haoussa as well as some in Arabic” (J. Hunwich, “Towards a history of the Islamic Intellectual Tradition in West Africa down to the nineteenth Century”, in Journal for Islamic studies, 1997, 17).

-ABD AL-QUADIR B. AL-MUSTAFA AL TURUDU: il fut étudiant de Muhammad Bello. En 1828, il écrivit un traité de philosophie et de science intitulé “Al-Tutûhat al-rabbâniyya. Le contenu de l’ouvrage est présenté par Kani comme

« a critical evaluation of materialists’, naturalists’ and physicists’ perception of life. Matters related to transient nature of the world, existence or non existence of the spirits and the celestial spheres are critically examinated in this work ».
(Cité par Hunwich, in Arabic literature of Africa, Leiden, New York, vol.2, 1995, p.222.).

Abd al-Qadir est auteur d’un autre traité de philosophie portant sur la question des universaux. Son titre : Kulliyat al-alam al sitta.

Mahougnon S.