jeudi 26 avril 2012

Introduction à Moi, laminaire... d'Aimé Césaire

Fruit de la collaboration et de l’érudition de trois fervents admirateurs de l’œuvre d’Aimé Césaire, cette édition critique du dernier recueil est un modèle du genre : retraçant la genèse de l’œuvre et proposant les fac-similés de tous les manuscrits disponibles, l’étude met en évidence la portée et la force de ce bilan poétique, qu’elle commente pas à pas.

L’ouvrage est méthodiquement composé d’une triple introduction qui énonce le regard porté par les trois auteurs sur l’ensemble du recueil et la méthode adoptée, au croisement de la critique génétique et de l’exégèse ; d’un dossier génétique précis, rappelant l’histoire de la progressive constitution du recueil, sous le signe de relectures et reprises nombreuses ; du texte lui-même, systématiquement accompagné d’un appareil de notes et d’un commentaire ; d’un dossier sur la « fraternité caraïbe » qui a uni Aimé Césaire et Wifredo Lam, constitué des poèmes écrits par Césaire à partir du travail du peintre, de ceux qui lui rendent hommage, et d’écrits sur Wifredo Lam signés Césaire, Leiris, Mabille ; d’une bibliographie sélective des travaux consacrés à Moi, laminaire… enfin.
Si la présentation générale est parfois gênante (caractères gras pour les poèmes, qualité relative des fac-similés, style télégraphique des commentaires), on ne peut que se réjouir de la publication de cette édition critique d’un recueil trop souvent mal lu : trente ans après la parution de Moi, laminaire…, il était nécessaire de pouvoir disposer d’un tel outil. Sans aucun doute, la complicité qui liait à Césaire Lilyan Kesteloot trouve-t-elle ici un magnifique écho : Césaire n’avait pas manqué de noter que la thèse de cette pionnière (Les écrivains noirs de langue française, naissance d’une littérature est en 1961 la première thèse consacrée à ce corpus) rédigeait l’histoire des « insolites bâtisseurs » dont il était. Avec Mamadou Souley Bâ, remarquable universitaire de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar régulièrement associé aux recherches du Centre International d’Études Francophones de la Sorbonne, et René Hénane dont l’élégance et la rigueur intellectuelles s’épanouissent au contact de la force péléenne de la poétique césairienne, elle déploie une énergie convaincante au service, toujours, de la plus grande diffusion possible de l’œuvre de Césaire. LIRE LA SUITE ICI http://www.culturessud.com/contenu.php?id=661

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