« Rekhet » en égyptien pharaonique (langue négro-africaine classique) veut dire : « connaitre rigoureusement le réel », « connaitre en profondeur et de manière globale ». Le REKHET ACADEMY CLUB a pour objectifs l'étude et la divulgation du patrimoine intellectuel, historique et culturel de l’Afrique. Nous oeuvrons aussi pour un nouvel éveil de la Conscience Africaine face aux défis actuels du continent et du monde.
jeudi 22 novembre 2012
mardi 13 novembre 2012
lundi 12 novembre 2012
mardi 6 novembre 2012
lundi 15 octobre 2012
A.U.: A NEW LEADERSHIP
This election poses a greater responsibility on women in general since it is the first time that a woman has been elected to this position in 49 years. It is also the first time that the incumbent is from the Southern Africa region. Our history has both the positive, bright and proud side and the dark and painful history. All evidence, genetic, paleontological and linguistic evidence indicate that modern humans existed only in Africa until about 100,000 years ago, when they migrated and populated the rest of the globe. There is no doubt therefore that Africa is the cradle of humanity and an advanced civilisation. We have had a very advanced architecture as evidenced by the Egyptian sphinxes and pyramids, Tunisian city of Carthage, Great Zimbabwe as well as the old city of Timbuktu in Mali to mention a few. The intricate sculptures of Makonde of Tanzania, the Benin Bronzes of Nigeria, the beautiful paintings of the Drakensburg, various artistic creations of the Egyptians demonstrate to us a continent with a great past. Africa is a continent that boasts of old highly organised kingdoms from the Ashanti to Monomotapa to that of Timbuktu. We also have rich astronomical heritage. The Dogon people of Mali have generational knowledge of the star Sirius A and B which appears only once in 50 years. Scientists and astronomers are only now discovering what the Dogon have known for generations. Africa also has a tradition of highly organised kingdoms - to name a few, Mesopotamia, the Ashanti, Monomotapa and so on. Our history also speaks of an Africa that valued the matriarchal family, where women were the economic backbone of the continent in which the values of peace, justice and social well-being was promoted. In many communities and kingdoms, women spearheaded development and led their countries with great vision. Read more: http://www.anc.org.za/docs/anctoday/2012/at30.htm#art1
dimanche 23 septembre 2012
CARTHAGE : UNE DEMOCRATIE NEGRO-AFRICAINE ANTIQUE
Les phéniciens étaient les peuples noirs autochtones de ce qui correspond aujourd’hui à Israël, le Liban, la Palestine et la Syrie. Djahi (la Phénicie) a joué un rôle civilisateur considérable dans tout le bassin médittéranéen et c’est elle qui a fait entrer l’Europe dans l’histoire en -1500 en introduisa
nt l’écriture en Grèce comme le rapporte Cheikh Anta Diop. En – 814, les mêmes phéniciens fondent la colonie de Kaarta (Carthage). Il convient de s’attarder sur les institutions carthaginoises et du rôle pionnier de cet état noir dans l’élaboration de la démocratie et du mode de gouvernement le plus répendu au monde : la république.
Le savant grec Aristote a laissé à la postérité une description des institutions de Kaarta et nous montrent que la démocratie existait en Afrique noire à l’état le plus avancé à l’époque. Aristote qualifie la constitution de cet état d’« excellente » et de « supérieure » à ce qui se fait à Sparte (Grèce) et en Crète. Il dit ensuite que le peuple de Kaarta était très respectueux des institutions et les dirigeants n’étaient pas des tyrans. Les soulèvements populaires étaient rares et minimes. On peut penser que c’est la tradition noire africaine de respect de l’autorité qui a pu assurer la stabilité de cet état.
Carthage était dirigée par des chefs d’état élus par le peuple, qui étaient issus de familles précises, et qui devaient gérer le pays au côté des vieux (sénateurs). 104 personnes étaient également élues pour surveiller les institutions. Si les chefs d’état et le sénat n’arrivaient pas à s’accorder sur une loi, la décision revenait au peuple qui tranchait par référendum.
On a donc en Afrique noire en -340 au moins, un pouvoir éxécutif représenté par les rois, un pouvoir législatif représenté par le sénat, un pouvoir judiciaire représenté par les 104 et un recours au peuple par le référendum. Il n’y avait pas de référendum ni de chefs d’état élus dans les constitutions avec lesquels Aristote a comparé Carthage. L’Afrique noire a donc été en avant-garde dans l’élaboration des institutions républicaines et de la démocratie.
Source : Université de Fordham, New York
Illustration : reconstitution de Carthage par l’archéologue L. Aucler
dimanche 9 septembre 2012
mercredi 5 septembre 2012
DECOUVERTES ARCHEOLOGIQUES AU SENEGAL: DES PIECES QUI REMONTENT A UNE PERIODE ENTRE 7000-2500 av JC
Des vestiges historiques de plusieurs milliers d'années ont été découverts à Dakar après de récentes pluies diluviennes.
La découverte a été révélée par des chercheurs de la première université publique du Sénégal. Selon Alioune Dème, enseignant-chercheur à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ces pièces archéologiques pourraient remonter à une période comprise entre 7.000 et 2.500 ans avant Jésus Christ. Des analyses approfondies vont être menées pour procéder à une datation exacte.
Ces analystes devraient prendre un peu moins d’un moins.
Ces pièces ont été mises au jour après les fortes pluies enregistrées à Dakar le 26 août, dans le quartier de Ouest-Foire, a expliqué Moustapha Sall, également enseignant-chercheur à l'Ucad.
“En visitant une zone inondée, je suis tombé par hasard sur ces pièces archéologiques exhumées, qui comprennent notamment des tessons de poterie, des coquillages perforés qui sont des restes d'aliments réutilisés en objets de parure, des scories en fer et des pierres microlithiques dont des lamelles qui devaient servir à couper ou dépecer, a affirmé Moustapha Sall. (SOURCES: http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2012/09/120904_senegal_archologie.shtml)
vendredi 31 août 2012
NZITANI: UN SYSTEME D'EXPLOITATION AFRICAIN EN LANGUES AFRICAINES
LES APPLICATIONS DU SYSTEME D'EXPLOITATION NZITANI:
Les applications sous Nzitani de gauche à droite sont:
-le shell «katiopa» (interaction avec le noyau du système en Kikongo),
-gestionnaire de téléchargement «ndatinu»,
-navigateur interne
t «kimbeba»,
-client de messagerie «nsamu» (supporte tous les protocoles de messagerie, démo prochainement) ,
-gestionnaire de fichiers nouvelle génération «minkanda»: indexation des fichiers: retrouver un fichier par un mot qu'il contient, sa date de création, ou encore retrouver une image en la dessinant ou une musique en fredonnant l'air, le tout classé par ordre de création et bien plus.
mercredi 29 août 2012
Aminatou de Zaria, Reine-guerrière Haoussa
Aminatou (ou Amina) a vécu au 16ème siècle dans les Cités-Etats Haoussa (au nord-est de l'actuel Nigeria) qui regroupaient les états deBiram, Daoura, Katsina, Zazzaou (ou Zaria), Kano, Rano, et Gobir, et qui dominaient le commerce d'Afrique Noire Sub-Saharienne. Elle était de confession musulmane et a régné sur Zazzaou (ou Zaria) pendant plus de 34 ans. Les historiens ne parviennent pas à se mettre d'accord quant aux détails de son histoire, et certains contestent le fait qu'elle ait été Reine. Toutefois, les Chroniques de Kano, un recueil d'écrits anonymes des Haoussa, nous relatent les aventures de cette fameuse reine guerrière. Aminatou qui deviendra plus tard la 24ème heba de Zazzaou (nom qui était donné aux dirigeants du pays) n'est qu'une adolescente de 16 ans lorsque son père Magajiya Bakwa Turunku devient le 22ème Roi de Zazzaou. Sa mère, qui devient alors Reine-Mère, décide de renommer la ville "Zaria", du prénom de la soeur d'Aminatou pour qui elle a plus de préférence. Durant le règne de son père, le pays connait une période de paix et de prospérité, même si ce dernier organisera quelques campagnes militaires dans une perspective commerciale. Les occupations de la jeune femme qu'est Aminatou à cet époque n'ont rien de similaires à ceux des autres jeunes femmes de son âge. En effet, elle passe plus de temps à s'entraîner avec les soldats de l'armée de son père qu'à se préoccuper de son apparence ou à rêver du prince charmant. Et ce n'est pas parce qu'elle est la fille du Roi ou parce qu'elle y est obligée, mais parce qu'Aminatou a une passion: l'art de la guerre.
A la mort de son père en 1566, et selon la coutume Haoussa, son frère Karama devient Roi de Zazzaou, malgré son plus jeune qu'Aminatou. Cependant, Karama ne règnera qu'une dizaine d'année après une mort soudaine, laissant le trône à Aminatou qui prend sa place sans aucune hésitation. Ni le peuple, ni les militaires de l'armée de Zazzaou ne sont effrayés quant à son ascension au trône, car bien qu'elle ne soit qu'une femme, Aminatou a déjà révélé des dons extraordinaires en art militaire. De surcroit, elle est dotée d'une force physique inégalable qui lui vaut le surnom de "femme aussi capable qu'un homme". En réalité, Aminatou avait déjà dirigé la cavalerie de son peuple à plusieurs reprises durant le règne de son frère.
Dès son intronisation, elle lance sa première expédition militaire qui va durer trois mois. Elle organise de multiples campagnes militaires car son but est d'agrandir le territoire de Zazzaou en s'emparant des villes situées au-delà des frontières. Le chroniqueur P.J.M. McEwan nous cite ces passages des Chroniques de Kano:
"Aminatou s'empara de toutes les villes du Nord autour de Kwararafa et celles du sud autour de Nupe. Elle domina donc une grosse partie de la région d'Haoussaland, mais alla bien au-delà, en prenant contrôle du territoire de Kasashen Baouchi. Aminatou posa sa domination sur toute les routes commerçantes qui reliaient l'ouest du Soudan à l'Egypte. Elle réussit aussi à conquérir une partie du nord du Mali. "
Le passé industriel de l'Afrik
Ce qui a été supprimé par les réactionnaires britanniques et européens ayant un intérêt particulier à justifier l'esclavage, c'est que bien avant la traite négrière, les Africains étaient déjà bien avancés dans le secteur minier et dans le travail des métaux, la production alimentaire, le tissage du coton et la fabrication de vêtements. Mais il y avait d'autres Britanniques et Européens, qui comme des Caribéens tels que Walter Rodney, CLR James et Max Ifill, étaient intéressés par la vérité. En effet, Helge Kjekshus à la Page 17 de son ouvrage “Ecology Control and Economic Development in East African History: The Case of Tanganyika 1850-1950″, publié en 1996, souligne que Mogadiscio avait déjà été identifié comme un centre majeur du tissage de coton lorsque le premier Portugais y arriva en 1498. Pour sa part, Richard Burton, à la page 278 de “The Lake Regions of Central Africa”, publié par Longmans en 1859, parlait d'un approvisionnement abondant de coton dans le TanganyikaOù l'on trouvait à l'époque des métiers coton dans chaque village. Burton ajouta qu'il avait trouvé que le coton "rivalisait avec la finesse, la fermeté et le poids du coton moyen du Nouveau Monde". AG Hopkins, aux pages 58-59 de son célèbre ouvrage, “An Economic History of West Africa”, publié par Longmans en 1973, notait que le commerce Africain de longue distance était une caractéristique même après l'arrivée des Européens en Afrique. Parmi les exportations de la Sierra Leone se trouvaient le bois de cam, l'ivoire et la cire d'abeille, tandis que la gomme fut la principale exportation de la vallée du Sénégal et de la côte mauritanienne aux 17ème et 18ème siècles. Parallèlement, les métaux minés en grandes quantités en Afrique de l'Ouest au moment de l'arrivée des Européens étaient l'or et le fer, dans une moindre importance le cuivre et l'étain. Les industries manufacturières significatives étaient la céramique, l'habillement, la construction et la transformation des aliments et le plus important de tous - la fabrication de vêtements. La célèbre ville de Tombouctou est reconnue parce qu'elle comptait pas moins de 26 maîtres tailleurs à la fin du 16ème siècle! Au début des contacts européens avec l'Afrique de l'Ouest il y a plusieurs siècles, les Européens achetaient du tissu de la Côte d'Ivoire, du Bénin, de la Mauritanie, de la Sénégambie et du Yorubaland pour l'exportation. Le Kongo, ex-Zaïre, a été décrite par l'écrivain John Thornton, dans son Africa and Africans in the Making of the Atlantic World, 1400-1800, publié en 1992, comme étant "parmi les principaux centres de production de textiles au monde". Le célèbre auteur guyanais, Walter Rodney, à la page 121 de son ouvrage monumental “How Europe Underdeveloped Africa”, publié par Heineman Kenya en 1989, révélait que dès le 15ème siècle, les Portugais avaient interrompu le commerce le long de la côte de la Haute Guinée. Employant des armes de loin supérieures, parmi lesquelles des canons et des fusils , que ceux connus et possédés par les Africains de l'Ouest à l'époque, les impitoyables portugaiss bloquèrent le commerce pacifique du coton brut et teinture indigo, entre autres qui s'opérait à différents endroits. Rodney écrivit que les Portugais interrompirent un commerce à canot actif entre ce que l'on connait aujourd'hui comme la Côte d'Ivoire et le Ghana, en construisant un fort à Axim. En général, au fil des années, les commerçants européens allaient mettre un terme à l'expansion de la production des tissus par les Africains - Rodney. Cela sera étendu à la fonte du fer et à la fabrication d'outils de fer qui remontaient à 1000 avant JC en Afrique sub-saharienne . La fonte du cuivre en Afrique à l'Ouest du Sahara et du Sahel existait depuis au moins 2000 ans avant JC. Pour mémoire, en 1859, le fer produit à Usangi, dans ce qui constitutait le Tanganyika Central, fut décrit "comme étant aussi célèbre que l'acier suédois".
L'Afrique veut elle le retour de sa Diaspora des Amériques?
(The Root) -- La thématique cette semaine du Sommet Leon H. Sullivan en Guinée équatoriale est "Africa Rising", mais la conversation sur l'amélioration, l'innovation et la croissance ne se limite d'aucune façon au continent. Elle s'étend à des personnes d'ascendance africaine à travers le monde, une Diaspora que l'Union africaine a en 2005 considéré comme la ''sixième région de l'Afrique." Et certains veulent les habitants de cette ''région''- les Noirs aux États-Unis, dans les Caraïbes et partout ailleurs où ils pourraient vivre - puissent vivre et travailler dans les pays africains avec tous les droits et privilèges de ceux qui y sont nés. La question de la création d'une plate-forme continentale de double citoyenneté a animé les conversations pendant toute la conférence, avec la session plénière de mercredi "The Return of the Diaspora" ("Le retour de la diaspora") qui a regroupé des leaders du gouvernement, du milieu académique et des affaires pour discuter de cette proposition, en plus de "where the greatest synergies between Africa and the Diaspora have been shared." ("Là où les plus grandes synergies entre l'Afrique et de la diaspora ont été partagés. ")
''Je me souviens avoir lu un article qui disait que les Africains-Américains aux États-Unis, s'ils étaient constitués en tant que pays, pourraient presque représenter la 16ème plus importante économie au monde. Je pense que cela veut dire beaucoup quant à ce qui est disponible dans les mains et en termes de pouvoirs des Africains-Américains et ce qui pourrait être fait en Tanzanie s'ils pouvaient opérer ici en tant que citoyens'', indique Khamis Suedi Kagasheki, le ministre tanzanien des ressources naturelles et du tourisme, qui a expliqué que la législation sur la double nationalité est '' en suspens au Parlement" dans son pays...
Clôture du Forum Afrodescendance et décolonisation de la Mémoire
Lors de la clôture du Premier Forum International de l'Afrodescendance et de la Décolonisation de la Mémoire, Chapitre Caracas (I Foro Internacional de Afrodescendencia y Descolonización de la Memoria) qui s'est tenu ce jeudi, il a été cosnsidéré le besoin d'impulser un héritage historique et culturel venant du peuple africain dans les communautés afrodescendantes des Nations des Amériques. Les conférenciers, les personnes présentes et les organisateurs réunis au Musée d'Art Contemporain (MAC) de Caracas ont également convenu de la nécessité de persister dans le démontage des idées colonialistes, qui historiquement ont encouragé la discrimination et la dégradation des cultures, de groupes et de théories afrodescendantes.
“C'est la pensée colonisatrice qui a imposé la peau pour définir ce qui est bien ou mal. Nous devons comprendre que les règles ont été imposées par les colonisateurs, et c'est pour cela que nous prenons la responsabilité de souligner que c'est une thématique de caractère politique et idéologique. Notre orientation doit aller dans le sens de la reconnaissance, de nous voir comme des êtres humains”, a déclaré le député à l'Assemblée Nationale (AN) Modesto Ruiz. Dans ce contexte, il a ajouté que le débat a été un travail réalisé avec “respect, profondeur et sérieux, dans l'optique de l'approfondissement de la compréhension et de l'espace pour les idées venant de différents endroits du monde”. La conférence qui a vu la participation de représentants de Cuba, d'Argentine, de la République Démocratique du Congo, de Trinidad et Tobago, d'Afrique du Sud, de Gambie et du Venezuela, entre autres, a annoncé les premières propositions sorties des débats qui ont eu lieu à Caracas.
1963: SYLVANUS OLYMPIO
Après des tentatives avortées de promotion de contre-vérités des urnes au Togo dans les années 1960, et grâce à un rôle d’impartialité des Nations Unies de l’époque, le premier Président du Togo fut élu dans des conditions de transparence internationalement acceptées. Pourtant 3 ans après, le 13 janvier 1963, Sylvanus Olympio, le premier Président démocratiquement élu du Togo, fut assassiné. Par qui ? Rien n’est vraiment clair à ce jour, même si la plupart des présomptions et analyses y voient la main d’une France postcoloniale.
Sylvanus Olympio était un grand homme parce qu’il a voulu placer l’intérêt des populations avant celui des intérêts des grandes puissances coloniales. Un grand homme parce qu’il voulait créer la monnaie togolaise, une monnaie qui mettrait fin à l’utilisation du Franc CFA (Franc des colonies françaises d’Afrique) basée, depuis 1945, sur l’usurpation des richesses africaines. Un grand homme, parce qu’il voulait s’émanciper et émanciper son peuple de la tutelle de la servitude économique. Un grand homme parce qu’il avait compris que la mise en place d’une infrastructure dont les recettes reviendraient aux autorités togolaises, permettraient rapidement de dégager une marge de manœuvre économique.
mardi 12 juin 2012
mercredi 6 juin 2012
TIKUR SEW: LA GRANDE BATAILLE D'ADOUA
Enfin!! Le clip tant attendu de Teddy Afro vient de sortir. Voici « Tikur Sew » (l'homme noir), la nouvelle chanson à la gloire du Negusä Nägäst ( Roi des Rois) Menelik II qui a battu les envahisseurs italiens lors de la célèbre Bataille d'Adoua au côté de sa célébrissime épouse, Itege (Reine des Reines) Taytu Betul. Amesegënallô (Merci en Amharique) à Teddy Afro pour ce grand moment de notre histoire.
Clip produit par une compagnie dynamique de cinéastes éthiopiens "Sabisa Film Production" et réalisé par Tamirat Mekonen.
dimanche 27 mai 2012
QUELQUES NOTIONS DE LA GÉOMÉTRIE ÉGYPTIENNE
La numération à base décimale
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la géométrie née de l'arpentage et de la spéculation des scribes
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le cadastre
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la méthode de quadrillage dite méthode des carreaux (homothétie et similitude)
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le calcul exact de la surface du carré, du rectangle, du triangle, du cercle
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la pyramide dans les mathématiques et dans l'architecture
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la symétrie (harmonie résultant de certaines combinaisons et proportions régulières) | ||||||||||||||||||||||||||
le calcul exact du volume d'un tronc de pyramide
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le Nombre d'Or dans l'architecture
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la quadrature du cercle
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la colonne
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L’obélisque
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Philip Emeagwali (Nigéria, 1954) invente l’ordinateur le plus rapide au monde (1989)
Suite à des problèmes financiers familiaux, Emegweali quitte l’école à 14 ans mais son père lui donne des cours à domicile. Chaque jour, le jeune nigérian fait des exercices intellectuels tel que 100 problèmes mathématiques à résoudre en 1 heure. Son père l’entraîne jusqu’à ce qu’“il sache plus que lui même”. Philip Emeagwali reçoit une bourse de l’université d’Etat de l’Oregon aux USA et obtient un Bachelor en mathématiques à 17 ans. Il obtient par la suite un phD en sciences informatiques et deux masters. En étudiant les abeilles, le Dr Emeagwali s’inspire de la façon dont elles construisent et travaillent dans leur ruche pour mettre sur pied l’ordinateur le plus rapide au monde. En 1989, il utilise 65 000 processeurs afin de l’inventer, celui-ci peut mener jusqu'à 3,1 milliards de calculs par seconde, permettant un accès beaucoup plus facile à internet. L’inventeur nigérian est également connu pour avoir amélioré la productivité des champs pétroliers. Il a reçu le prix Gordon Bell, qui correspond au prix Nobel d’informatique. Son système informatique est aujourd’hui utilisé pour les prévisions météorologiques et pour prévoir et étudier les effets du réchauffement climatique. (SOURCES: https://www.facebook.com/mawulikplimi.imhotep)
Sandrine Ngalula Mubenga Lufungulo (RDC) invente la voiture hybride électricité/hydrogène (2009
Née en RDC, Mubenga tombe gravement malade à Kikwit et l’opération qui devait lui sauver la vie à 17 ans est suspendu à l’arrivée d’un groupe électrogène. Dès lors, elle prend conscience de la nécessité de l’électricité et décide de faire des études dans le domaine des énergies. En 2005, elle obtient avec honneurs sa Licence en Génie électrique de l’Université de Toledo, Ohio, USA. Sa persévérance au travail académique lui fera remporter plusieurs bourses et prix. En dernière année de Licence elle se fera remarquée par l’invention d’un systeme solaire portable qui procure de l’électricité à partir d’un panneau solaire. Passionnée par les énergies alternatives et renouvelables, elle poursuit une formation pour créer et intégrer les systèmes solaires photovoltaïques. En travaillant pour Advanced Distributed Generation, le plus grand installeur de système solaire dans le Midwest Américain, elle a l’occasion de faire le design et installer plusieurs systèmes solaires dans la ville de Toledo. Apres sa Licence, Mubenga travaille à la compagnie d’électricité FirstEnergy dans le système de distribution où elle est ingénieure dans le groupe de planification pendant un an.
Elle rentre ensuite aux études pour poursuivre une Maîtrise en Génie Electrique, sous l’aile de Dr. Stuart, un professeur connu dans le domaine et qui détient plusieurs inventions à son actif. A côté de cet éminent scientifique et pour sa recherche, Sandrine Mubenga fait une démonstration sur les technologies d’énergie alternative. Elle rend une voiture électrique hybride en y intégrant une pile à combustible à hydrogène. La voiture créée roule en utilisant l’hydrogène comme carburant et le courant direct. Avant que Sandrine Ngalula ne rende le prototype hybride, cette voiture roulait à une vitesse maximale de 67 km/h. Grace au système hybride qu'elle a mis au point, le prototype est passé à une vitesse de 191 km/h. Une autre caractéristique de cette voiture est qu'elle est silencieuse et qu’elle ne produit que de l’eau comme déchet. L’inventrice congolaise conçoit également une station service à hydrogène qui fonctionne à l'énergie solaire. Son principe de fonctionnement est simple : décomposer l'eau (H2O) en Hydrogène et Oxygène, puis recueillir l'hydrogène dans des réservoirs. La station est alimentée par un système solaire qui produit de l'électricité. La voiture peut donc rouler jusqu'à la station et faire le plein d'hydrogène. Tout le système - des panneaux solaire jusqu'a la voiture - ne produit pas de gaz carbonique, il est silencieux et utilise les énergies renouvelables, le soleil et l'hydrogène. Elle reçoit sur cette photo en 2009 le Nkoyi Mérite, qui est un prix de l’Etat congolais pour ses prouesses.
Son génie, Sandrine Ngalula souhaite également le mettre au service de son pays. Aussi, a-t-elle commencé à développer un plan d'électrification des villages en RDC. Ce plan est essentiellement conçu autour de la technologie solaire. Le Congo-Kinshasa aurait un potentiel énergétique solaire de 5 Kwh/m²/jour. En d'autres termes, le soleil fournit 5 Kw d'énergie sur 1 m² ; soit la puissance nécessaire pour alimenter environ 2 maisons. Or le Congo-Kinshasa a une superficie de 2,3 millions de Km² . Les potentialités sont donc gigantesques. (SOURCES: https://www.facebook.com/mawulikplimi.imhotep)
Kenneth Dunkley (1939): L'Inventeur des Lunettes à vision tridimensionnelle (3D)
Si vous avez pu voir Avatar notamment au cinéma avec des lunettes de vision 3D, dites merci à cet homme. Né à New York, Kenneth Dunkley est actuellement le président de la Laboratories Inc. Holospace à Camp Hill, Pennsylvanie. Il est surtout connu pour avoir inventé les lunettes visuelles à 3 dimensions. Son invention a permit de passer de la vision classique d'une photo à 2 dimensions (de haut en bas et de gauche à droite) à la 3 dimensions (de haut en bas, de gauche à droite, d’avant en arrière), sans aucun type de lentilles, de miroirs ou d'éléments optiques. En étudiant la vision humaine, Dunkley a découvert que le blocage de deux points dans la vision périphérique d'une personne fait apparaitre une photo ordinaire en 3D. Le concept de ses lunettes repose donc sur le blocage de ces points.
En plus de ses 3-DVG, Kenneth Dunkley reçoit également une attention pour ses efforts en tant que pionnier visuelle. Au Musée de la découverte scientifique à Harrisburg, Pennsylvanie, il a dirigé des ateliers visuels d'effets pendant quatre ans. Il est également un leader dans le domaine de l'holographie (illusion optique). (SOURCES: https://www.facebook.com/mawulikplimi.imhotep)
samedi 26 mai 2012
"L'Etudiant noir": un journal corporatif et de combat.
LA UNE DE L'ETUDIANT NOIR,
numéro 1 de mars 1935, avec l'article d'Aimé Césaire « jeunesse noire et assimilation ». (Une contribution de Patricia Triplet)
Dans cet article, Aimé Césaire affirme l'existence d'une nature nègre éternelle : « Si l'assimilation n'est pas folie, c'est à coup sûr sottise, car vouloir être assimilé, c'est oublier que nul ne peut changer de faune ; c'est méconnaître "altérité" qui est loi de Nature. »
L'Étudiant noir succède à L'Étudiant martiniquais, revue de l'Association des Étudiants Martiniquais en France, présidée par Gabriel Suvélor. Il fut publié de 1934 à 1940. C'est à l'instigation d'Aimé Césaire que le journal prit le titre de l'Étudiant noir.
Léon-Gontran Damas définit la fonction du journal : « l'Étudiant noir, journal corporatif et de combat, avait pour objectif la fin de la tribalisation, du système clanique en vigueur au quartier Latin ! On cessait d'être étudiant martiniquais, guadeloupéen, guyanais, africain et malgache, pour n'être qu'un seul et même étudiant noir. »
L'on note les contributions de Léonard Sainville, Henri Éboué et de deux anciens membres de la Revue du monde noir, Paulette Nardal et Gilbert Gratiant.
jeudi 17 mai 2012
mardi 15 mai 2012
jeudi 3 mai 2012
mardi 1 mai 2012
C. ANTA DIOP & GEORGE JAMES : DEUX TRAJECTOIRES, UN MEME COMBAT INTELLECTUEL
(Merci à Kimoto Ka
pour cette belle contribution)
En 1954 un Africain
Américain écrit l’équivalent Nations Nègres de Cheikh Anta Diop. En 1954 à
Paris, un jeune africain réinvente l’histoire africaine et son antériorité sur
les civilisations méditerranéennes. On sait beaucoup moins que la même année,
aux Etats-Unis, George Granville Monah James publie une thèse similaire à celle
de Cheikh Anta Diop intitulée Stolen
Legacy, ou L’Héritage Volé. Les
deux chercheurs ne se connaissent pas, ils vont pourtant changer l’histoire
africaine, l’histoire des peuples noirs de la planète, faisant involontairement
de l’année 1954 l’année de la renaissance intellectuelle négro-africaine. Quel
a été le parcours de l’autre inventeur de cette nouvelle histoire qu’est George
James, dans un champ universitaire et un contexte social américain dominé par
une suprématie raciale blanche post-esclavagiste ? En 1954, alors que l’Afrique
était encore sous occupation coloniale et que son patrimoine historique et
culturel, déjà mis à mal depuis quelques siècles, était encore à la merci
d’auteurs européens dont la probité intellectuelle était à l’exacte mesure du
mépris qu’ils nourrissaient à l’égard de ses peuples, un homme fit son
apparition sur la scène avec un Livre Evénement dont les retombés s’étendront
quelques années plus tard à la terre entière. Cet homme, c’est Cheikh Anta Diop
et le livre, Nations Nègres et Culture. Dans ce livre dont le contenu fut à
l’origine une thèse de doctorat proposée à la Sorbonne et rejetée pour raison
d’ «hérésie», l’auteur démontre d’une manière scientifique et implacable
l’antériorité des civilisations négro-africaines par rapport aux civilisations des
autres continents, conclusion logique une fois admise l’origine africaine de
l’humanité. Il y était aussi question Ô ! Sacrilège ! De l’origine et de la
nature négro africaines de la Civilisation de l’Egypte pharaonique, la plus
accomplie des civilisations de toute l’Antiquité, portée aux nues par les
égyptologues occidentaux qui n’étaient absolument pas disposés à lui
reconnaître une quelconque racine africaine et de surcroît nègre. Cette
«hérésie» valut à Cheikh Anta Diop non pas des critiques au sens scientifique
du terme, mais un «lynchage» organisé. Tel un gardien solitaire du temple, il
partit au combat et n’en démordit pas d’une once vingt années durant. Cette
confrontation connut son sommet en 1974 au Colloque du Caire, organisé, à sa
demande même, par l’UNESCO où il eut enfin l’occasion d’affronter sur le
terrain scientifique les Egyptologues du monde entier qui continuaient de lui
reprocher de «tenir des mythes pour vérités historiques». Assisté de son jeune
collaborateur Théophile Obenga, Cheikh Anta Diop marqua du sceau de son
excellence cette confrontation épique et battit en brèche les travaux de ses
adversaires, poussant l’UNESCO à faire siennes les conclusions de ses
recherches et à les intégrer dans l’écriture de l’Histoire Générale de
l’Afrique. Durant toutes ces années, de Nations Nègres et Culture en 1954 au
Colloque du Caire en 1974, les travaux de Diop, faute de traduction, durent
être confinés dans l’espace francophone. Ce n’est qu’en 1974, peu après la
Conférence du Caire que les chapitres phare de « Nations Nègres et Culture » et
de « Antériorité des Civilisations Nègres : Mythe ou Vérité Historique », un
autre ouvrage publié en 1967, furent traduits en anglais et publiés aux
Etats-Unis pour la première fois sous le titre « The African Origins of
Civilizations : Myth or Reality » avec un succès immédiat et immense, suivi du
plébiscite de l’auteur dont la reconnaissance par ses pairs africains
francophones commençaient à peine à l’issue du Colloque du Caire. Sur quoi
s’est fondée cette rapide renommée de Cheikh Anta Diop et de ses travaux dans
l’espace anglophone ? Au sein de la Communauté Noire s’entend. Avant d’entrer
en contact avec les travaux de Cheikh Anta Diop, quelle approche les
Africains-Américains avaient-ils de l’histoire africaine ? Quelles notions
avaient-ils des civilisations ayant prévalu sur le continent-mère avant
l’hécatombe sociale et culturelle causée par l’esclavage et la colonisation? Inutile
de détailler ici ce que pensaient les Blancs Américains du continent africain
et de ses peuples. Leurs idées similaires, sinon pire, à celles répandues en
Europe pouvaient se résumer ainsi : l’Afrique n’a jamais été le berceau d’une
quelconque civilisation à proprement parler et toute forme de civilisation repérée
lors de l’intrusion coloniale, en un quelconque lieu du continent, était tout
sauf l’œuvre des Nègres. Ceux-ci, «impropres à toute œuvre de l’esprit, puisque
intermédiaires entre les hommes et les animaux, gisaient au bas de l’échelle de
l’Humanité». Voilà grosso modo l’image que l’Amérique, à l’instar de l’Europe,
avait de l’Afrique et enseignait dans toutes les écoles et universités du pays.
La toute première génération de descendants d’esclaves instruites dans le
Nouveau Monde (Amérique continentale et Caraïbe) fut bien évidemment abreuvée
de cette insanité sur l’Afrique. Cependant, dès le dix-neuvième siècle, une
nouvelle génération d’Africains-Américains un peu plus instruite et surtout
autodidacte accéda aux témoignages des auteurs gréco-latins de l’Antiquité,
témoins oculaires du déclin de l’Egypte pharaonique pour qui cette dernière fut
sans aucune ambiguïté une civilisation négro-africaine à laquelle les
civilisations gréco-latines devaient leurs sciences et philosophie. Soucieux de
briser le mythe de l’infériorité culturelle et historique du Peuple Noir, les
premiers auteurs issus de cette génération dont les plus illustres furent
Edwards Wilmot Blyden et Martin Robinson Delaunay, essayèrent de porter leurs
découvertes au grand public. Mais, dépourvues de véritable formation
scientifique (les études supérieures leur étaient encore interdites dans bien
des régions du Nouveau Monde), ils manquèrent d’arguments consistants pour
s’imposer et eurent toutefois le mérite d’introduire les premières fêlures dans
le système idéologique raciste de l’époque. Leurs travaux servirent de base de
travail aux générations suivantes. Puis, une deuxième catégorie d’auteurs
africains-américains prit le relais vers la fin du dix-neuvième siècle avec,
dans ses rangs, des figures comme Anténor Firmin, W.E.B. DuBois, Frank Snowden
etc. Ayant eu la chance d’accéder aux études universitaires et par conséquent
mieux armés que leurs prédécesseurs, ceux-ci posèrent la problématique de
l’antériorité des civilisations négro-africaines d’une manière plus évidentes
mais n’allèrent pas toujours au bout de leur démarche par manque de compétence
interdisciplinaire. Ce manque sera comblé par les auteurs de la génération
suivante, la plus mûre et la plus aboutie. D’abord mûre des travaux déjà
considérables de ces prédécesseurs, mais aussi de la formation
interdisciplinaire qu’elle a pu recevoir. A la tête de cette génération nous
avons un certain Georges Granville Monah James, celui à qui cet article est
dédié. Au panthéon des combattants du
peuple africain égarés dans les méandres de l’histoire, George G. M. James
mérite une place de choix. Mort sur le champ de bataille avant d’avoir conclu
ce qu'il avait entamé, ce chevalier solitaire, ayant combattu pour notre
mémoire autre fois bafouée n’a pas à ce jour, en dehors de l’espace anglophone,
la reconnaissance que lui confère l’éminence de son travail accompli.
Georges Granville
Monah James est né à Georgetown, en Guyane anglaise vers la fin du Dix-neuvième
siècle. Sa date de naissance n’est pas officiellement connue à ce jour.
Toutefois, d’après quelques brochures biographiques qui lui ont été consacrées,
il semblerait que 1899 soit l’année probable de sa naissance. Son père, le
Révérend Linch B. James et sa mère Margaret E. James, appartenant à la minorité
noire instruite de la ville l’envoyèrent assez tôt à l’école. Dans un contexte
particulièrement compliqué pour les Noirs à cette époque, Georges Granville
Monah James parvint tout de même à acquérir une solide et riche éducation qui
le conduisit aux diplômes de Bachelor (licence) of Arts, de Bachelor of
Theology et de Master (Maîtrise) of Arts obtenus à l’Université de Durham en
Angleterre. Il entama ensuite une carrière universitaire en tant que
Responsable de programme de recherche à l’Université de Londres et plus tard à
l’Université de Columbia aux Etats-Unis où il prépara et obtint son diplôme de
Ph. D. (doctorat). En tant que professeur d’université, il enseigna les
sciences mathématiques, la Logique, le Grec et le Latin. Comme nombre de ses
collègues africains-américains de l’époque, il dut souvent se contenter de
chairs dans de modestes universités indignes de sa compétence et de la qualité
de son esprit. Aussi s’est-il retrouvé à la fin des années 1940 dans une petite
université de l’Arkansas du nom de Pine Bluff. Au cours de cette carrière
entamée dans les années vingt, Georges G. M. James s’est investit parallèlement
dans un projet personnel s’inscrivant dans la continuité des travaux des
illustres prédécesseurs de la communauté : ayant découvert la falsification
occidentale de l’histoire des peuples africains au cours de ses recherches
universitaires, il s’était promis de révéler celle-ci au grand jour mais en
adoptant une démarche scientifique tranchant assez singulièrement avec celles
des générations précédentes. Aux termes de longues et patientes années
d’investigation digne d’un esprit au savoir encyclopédique, il publia un livre
au titre évocateur de Stolen Legacy (l’Héritage Volé) en 1954. La même année
donc que celle de parution de Nations Nègres et Culture. Dans cet ouvrage qui
demeure encore à ce jour le plus abouti des ouvrages consacrés à l’origine
africaine de la philosophie et des sciences grecques, Georges G. M. James n’y
alla pas par quatre chemins. Pour lui, « les Grecs n’ont pas été les auteurs de
ce qui est injustement appelé la philosophie grecque ; celle-ci a été
principalement fondée à partir d’idées et de concepts empruntés sans aucune
reconnaissance, voire même volés par les auteurs grecs malhonnêtes aux
Egyptiens anciens » qui étaient un peuple africain. S’appuyant sur sa
connaissance parfaite des civilisations hellènes et latines, et usant d’une
démarche fondée sur la science de la logique dont il était enseignant à
l’université, Georges G. M. James n’éprouva aucune difficulté pour démontrer la
véracité de ses conclusions. Platon, élève de Socrate reconnu comme le père des
philosophes d’Athènes, fut reconnu lui-même par la postérité comme philosophe
exclusivement. Aristote, lui, élève de Platon qui fut le seul à lui avoir
enseigné vingt années durant, est renommé depuis des siècles comme un des
grands scientifiques de l’Antiquité. «Comment Platon fit-il donc pour enseigner
à Aristote ce qu’il ne connaissait pas lui-même, c’est à dire les sciences ? Et
pourquoi Aristote serait-il resté vingt années de sa vie à recevoir
l’enseignement de quelqu’un de qui, de toute évidence, il ne pouvait apprendre
aucune science ? Comment Aristote fit-il pour écrire le nombre extraordinaire
de livres (mille environ) qui lui ont été attribués et qui relève du domaine de
l’impossible pour une seule vie humaine ?» Telles furent les questions simples
et sans détour que Georges G. M. James posa d’emblée dans son ouvrage afin de
mettre en évidence les innombrables incohérences dont regorgent les récits
consacrés à la philosophie grecque et à la vie de ses auteurs. Stolen Legacy
fut d’abord publié dans une petite librairie locale de l’Arkansas moyennant les
économies personnelles de son auteur. L’ouvrage fit sensation et connut un
succès immédiat au sein de la communauté universitaire noire de l’époque. Le
contexte américain en était à la pleine ségrégation raciale et les mouvements
civiques battaient leur plein avec leurs lots de répressions et de violences
policières. Ceci n’empêcha pas pour autant l’information au sujet du livre et
de son contenu «révolutionnaire» pour l’époque de se propager assez rapidement
au sein des autres états du pays. Sollicité pour donner des conférences Georges
G. M. James n’eut jamais le temps de défendre son oeuvre. Il fut retrouvé un
matin égorgé dans son lit peu avant la fin de 1954. Ainsi vécut et disparut Georges Granville
Monah James. Dès la fin des années cinquante – début soixante, les Africains
américains en quête d’identité pour la reconstruction d’une véritable entité
sociale africaine américaine à l’instar de Malcolm X et de tous les mouvements
des années soixante, s’emparèrent de ses travaux et s’en servirent comme source
de renaissance. Cette renaissance fut l’objectif fondamental de sa démarche
même si la quête de la vérité tout court en fut le plus impérieux commandement
: «J’entends par-là une émancipation mentale, par laquelle les Noirs seront
libérés des chaînes du mensonge traditionnel qui pendant des siècles les ont
tenus prisonniers d’un complexe d’infériorité, de l’humiliation et des insultes
infligées par le monde entier».
Nul ne peut
aujourd’hui manquer de rapprocher cette démarche de celle qu’entama de son côté
la même année (1954) Cheikh Anta Diop avec la parution de Nations Nègres et
Culture ; tant leur similitude est évidente. Et lorsque nous pensons à la
solitude qui entoura le combat que Cheikh Anta Diop mena pour le triomphe de
ces idées, nous ne pouvons nous empêcher d’imaginer ce qui aurait pu se passer
si Georges G. M. James n’avait pas connu cette mort violente et prématurée qui
demeure encore à ce jour un mystère. Et qu’en aurait-il été si les deux
gardiens du temple avaient pu se rencontrer ? D’une certaine façon, par leurs
idées et leur idéal de vérité historique et de renaissance, ces grands esprits
qui ont rendu à l’Afrique son Héritage Volé se sont rencontrés, on leur doit
une révolution intellectuelle dans le regard porté sur l’Afrique, cette
révolution en appelle d’autres, dans les pratiques culturelles, politiques,
économiques. Le travail des générations suivantes.
dimanche 29 avril 2012
V. Mankou, artisan de la tablette congolaise
Lancée officiellement vendredi dernier 27 janvier 2012, cette tablette tactile sous Android est l’œuvre de Vérone Mankou, jeune entrepreneur-ingénieur congolais.
Fils d’une institutrice et d’un ingénieur, Vérone Mankou ne déboule pas en opportuniste. Conseiller du Ministre congolais aux Postes et Télécommunication en qualité de spécialiste en nouvelles technologies de communication, il pétrie l’idée de sa tablette depuis 2007. La Way-C n’a pas forcément des initiales faciles à porter, mais le dialecte kituba (majoritaire au Congo-Brazzaville) lui apporte la signification de Lumière des Étoiles. Pour beaucoup, le projet de VMK pourrait ouvrir de larges portes au réseau au sein du Congo-Brazzaville mais aussi partout en Afrique de l’Ouest, où le web n’a pu se développer comme en Europe (cuivre, câble, fibre). Quasi seule perspective aujourd’hui : les airs, le Wi-Fi et la 3G.
Et si le premier modèle de VMK est seulement Wi-Fi, son lancement est associé à un opérateur africain pour utiliser de nombreux hotspots 3G/Wi-Fi à travers le territoire.
Pour rappelle, la Way-C est commercialisée depuis peu au tarif de 150 000 francs CFA (228 euros). C’est une tablette de 7 pouces à écran tactile capacitif avec Android 2.3 Gingerbread, processeur Cortex A8 1,2 GHz, 512 Mo et 4 Go de stockage (+32 Go via une carte microSD). En sus de l’Android Market, la Way-C intègre le VMK Market qui met en avant de nombreuses applications conçues par des développeurs africains. Nous avons pu échanger quelque peu avec Vérone Mankou, créateur de VMK et concepteur dans les grandes lignes de la Way-C. Ouvert mais surtout en phase avec un marché mondialisé, il conçoit à Brazzaville, fabrique à Shenzhen et s’apprête même à vendre au Vénézuela.
Depuis le 27 janvier, vous vous êtes officiellement lancés dans l’arène de la mobilité, tout d’abord sur un marché intérieur. Pouvez-vous nous conter la genèse de VMK et de votre premier projet, la tablette Way-C
En 2006, je travaillais chez un fournisseur d’accès internet à Brazzaville. On avait coutume de se réunir deux fois par semaine, la partie technique de l’entreprise et la partie commerciale, pour voir comment résoudre les difficultés que nous rencontrons dans la démocratisation du web.
Les commerciaux se plaignaient de la difficulté qu’ils avaient à vendre Internet, parce que les produits étaient chers et inadaptés. C’est là que m’est venue l’idée : et si on donnait l’accès à l’Internet à tout le monde à bas prix ?
Au départ, j’ai pensé passer par l’ordinateur de bureau, mais je me suis rendu compte que le problème énergétique que connait l’Afrique en général et le Congo en particulier n’arrangeait pas les choses. Ensuite j’ai pensé à l’ordinateur portable, qu’on pouvait utiliser sans le courant électrique, mais je me suis rendu compte que cela était logistiquement et techniquement un casse-tête.
Alors, en 2007, quand Steve Jobs a présenté son iPhone, je me suis dit « C’est ça que je vais faire. Je veux faire un gros iPhone, c’est-à-dire une tablette ! Dès lors j’ai commencé les recherches pour la réalisation de ce projet. En 2009, j’avais tout ce qu’il fallait, tout était là, mais il me manquait les moyens financiers donc j’ai laissé cela de côté, en attendant d’avoir les fonds pour la réalisation.
Dans notre société, nous avons conçu les planches de la structure interne et le design de la tablette. Ensuite, nous avons contracté deux accords en Chine avec des usines : l’un pour l’assemblage de la tablette et l’autre pour le PCB ou la fabrication du circuit imprimé, toujours en suivant NOS planches.
Et si la tablette sort avec Android 2.3, nous travaillons à une mise à jour prochaine vers Android 4.0. D’ailleurs, la prochaine version de la Way-C, qui devrait être lancée au second semestre 2012, sera directement disponible sous Android 4.0. Dépassé par une demande croissante, VMK accélère donc la manœuvre autant qu’elle le peut. Mais cet engouement n’est pas seulement l’affaire de ses territoires de prédilection pour le lancement de la Way-C (Congo et 11 autres pays d’Afrique). « Nous venons de dépasser le cap des 10.000 réservations avec plus de la moitié venues d’Europe (dont près de 3500 pour la France), nous annonce fièrement Vérone Mankou. « Et, chose inattendue, nous avons maintenant des demandes de distribution dans l’Europe de l’est, le Vietnam, l’inde, et l’Amérique centrale ».
L’ambition du jeune entrepreneur ne s’arrête pas à la tablette — et ses déjà programmées déclinaisons futures — puisque la Way-C est suivie de près par un smartphone, qui voit sa date de lancement annoncée pour mars prochain.
Son nom de code « BX1″ et son look ne s’approche pas d’une vieille Citroën mais d’un AndroPhone au revêtement proche de celui de la tablette. Vérone Mankou le décrit comme un produit doté de « la puissance d’un iPhone 3GS, avec un écran de meilleur qualité et un prix très, très, abordable. » (SOURCES: http://diasporas-noires.com/verone-mankou-artisan-de-la-tablette-congolaise
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